Histoire des croisillons

Croisy sur Eure, ses commerces, son artisanat, ses résidences… du passé :
Les anciens du village connurent quatre commerces à Croisy en dehors des fermes qui vendaient naturellement leurs produits d’exploitation : lait, beurre, fromage, volailles, lapins, œufs, légumes et fruits :

  • Une boulangerie, située juste à gauche de la mairie, dont le four à pain a existé jusqu’en 1998. Elle a fonctionné peu de temps avant la guerre
  • Un bar tabac épicerie, situé au 3 route de Ménilles dont on peut voir encore gravée sur la porte «bistrot ». Ce commerce vendait entre autres tous les équipements et attirails de pêche, ce qui faisait le bonheur des enfants du village pêchant dans le canal.
  • Un autre bar se situait au n ° 25 de la route de Menilles. Il était en effet d’usage, à l’époque, de prendre un pot au bistrot avant de se rendre chez ses invités. Ce café qui, d’ailleurs, ne possédait pas de grande licence, fut revendu et le nouveau propriétaire fit d’énormes travaux en relevant la charpente et en installant des chambres tout confort à l’étage
  • L’auberge de l’Orée du bois a été fondée en 1932, et trois générations de propriétaires ce sont succédées depuis. La tradition culinaire de cette auberge a fait le bonheur des gourmets de la région désireux de manger les produits du terroir, les légumes frais du jour et goûter les recettes transmises dans un secret bien gardé. L’auberge a fonctionné jusqu’en 2020.

Le conseil municipal, le 16 février 1851, délibérait et arrêtait des mesures pour imposer la fermeture des cabarets et des lieux publics à partir de 10 heures du 1er septembre au 1er mars et à partir de 11 heures du 1er mars au 1er novembre. Est-ce par ce que Croisy était à l’époque mal famé … ? !. Néanmoins, on ne sait si cette action musclée des élus a permis de rendre aux Croisillons la tranquillité qu’ils réclamaient !

Au début des années 50, les artisans sont représentés à Croisy par la menuiserie Boucher, située au n° 31 de la route de Menilles et l’entreprise général d’électricité plomberie de M. Moinet.

Ce n’est qu’en1945 que M. Boucher se met à son compte pour aménager l’atelier actuel et qui n’est autre qu’un des bâtiments construits par les allemands pour y loger leurs troupes, et rapatrié depuis les Andelys. Les premiers mois de fonctionnement, l’atelier a une allure de ruche. Elle y accueille en effet les trois menuisiers de Croisy, Marcel Boucher, M Jean Cordier (qui s’installera par la suite à Saint Aquilin) et Monsieur Lainé père.

A l’époque, l’ensemble des bois est véhiculé sur des charrettes à bras poussées par la force des hommes et on peut imaginer le spectacle dans les rues de Croisy.

En fait, il n’existe à Croisy qu’une entreprise de plus de 10 salariés, il s’agit de la Fromagerie Boursin. Cet établissement est le seul à fabriquer et exporter dans le monde entier ce fromage si populaire, connu depuis 1957, date de la construction de l’usine par François Asperti devenu François Boursin par changement de patronyme.

Un autre «commerce» au second degré, a été très longtemps celui des résidences secondaires. Croisy a en effet attiré beaucoup de grandes figures du monde industriel, artistique et médiatique qui achetèrent des propriétés pour leur charme et leur environnement, situées à 70 km de Paris, quoi de plus agréable que de venir passer le week-end dans le calme. Dès 1950 des personnalités des plus connues s’installent à Croisy comme :

  • Route de Menilles : Au Moulin du Bechet, le pilote de courses automobiles de renommé H da Silva Ramos ayant participé au 24 heures du Mans en 1954, 1955, 1956, et 1959 sous les couleurs de la Grande Bretagne ;
  • L’industriel M Lacroix PDG de la société des Plastics Gilac ;
  • Gilbert Trigano, créateur de la société Trigano dont on se souvient du fameux slogan «camping c’est Trigano», puis du Club Méditerranée dont il fut le PDG jusqu’en 1995, en acceptant de faire un petit parcours politique en participant au gouvernement de François Mitterand comme Ministre d’état au tourisme.
  • Au N° 23, un autre pilote automobile contemporain de H da Silva Ramos et ami du Marquis de Portago, Harry Schell, coureur automobile de grands prix, qui participa également en dilettante aux 24 heures du Mans en 1953,1955 et 1957. Ces deux coureurs, étaient sur les mêmes circuits que André Faucher (père du libraire de Pacy sur Eure) qui fit les 24 heures en 1954 et 1959 ;
  • Monsieur Lanternier, PDG de la société LIBIGUE (inventeur des soupes lyophilisées du même nom) ;
  • Ouesime Thépenier, également passionné d’automobiles, propriétaire et exploitant le garage Masératti de Saint Cloud.
  • Au N° 15, Monsieur Albert Crépon, ingénieur en chef des usines RENAULT avant la guerre. Il fut un des pionniers de l’automobile ;
  • Monsieur Blondeau puis son gendre Monsieur Gayno, tous deux impresarios dans le spectacle et en particulier du cirque Pinder, de la Piste aux Etoiles et du Lido
  • Au N° 4, au Moulin de Croisy, Roger Lanzac animateur du jeux des Mille Francs, qui après avoir acheté, renonça au projet de transformer le moulin en boite de nuit.
  • Route de Vaux : Au N° 1, Monsieur Heudebert PDG de la société alimentaire fabricant les fameuses biscottes du même nom ;
  • Monsieur et Mme Chretien joailliers renommés à Paris, ayant à leur charge, dans les années 50, l’entretien et les réparations des bijoux de son altesse la reine d’Angleterre
  • Au Haut Croisy : Route de Martainville, Monsieur Ragache directeur des usines RENAULT au Maroc.